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Photo du rédacteurSEYMOUR MELINA

Perdre Foi en soi et finalement se retrouver

Dernière mise à jour : 6 août 2022

Quand je pense à toutes les actions et activités que j’ai faites depuis ma première émission radio en 1997, avec du recul, je me dis « si je savais que c’était impossible, jamais je n’aurais osé et réussi. » Je vais te raconter ici quelques-unes de mes histoires pour te dire à quel point je crois en ce proverbe « qui ne tente rien, n’a rien». On dit bien « les gens qui parlent dans ton dos sont à la bonne place, c'est-à-dire, derrière toi», allons voir quelques exemples qui ne sont pas forcément dans l'ordre chronologique, mais plutôt contés au gré des souvenirs.


Dans ma Guadeloupe profonde, quand j'ai écrit mon premier ouvrage en janvier 2016, certains ont dit que ce n'était pas moi qui l'avais écrit ; que c'était quelqu'un d’autre qui l’avait produit, tel un nègre. Depuis, j’en ai écrit deux autres et j'en ai deux en cours de rédaction. Je ne suis pas pressée, ce n’est pas une course et surtout, je ne suis en compétition avec personne sur ce plan-là.


En mars 2009, lors d’une interview accordée au TV MAG local, la journaliste qui m’avait interrogée a décidé de mettre en gros titre l’une de mes phrases suivantes « Je veux aller le plus loin possible». Mais la vie est ce qu'elle est, avec des hauts et des bas, j’ai moi-aussi eu des doutes et des passages à vide. D’ailleurs, tu remarqueras sur la photo de l’article en question qui illustre mes propos que la Mélina de 2009 : cheveux bien défrisés, brushing parfait, visage et taille bien plus fins, ainsi que mon nom de jeune fille qui était suivi de celui de mon ex-époux (oui, j’ai été mariée pendant un peu plus d’une décennie), est bien différente de celle d'aujourd'hui en 2022.

Je laisse le reste à ton appréciation.


Je suis sûre que tu regardes de nouveau la photo en ce moment pour voir d’autres détails et infos. Sourire!


Perdre Foi en soi...et puis se retrouver


Je disais donc que j’ai moi-même perdu Foi en moi à plusieurs reprises, même si j’ai toujours été combative dans le fond. Lorsque, dans ma campagne natale j’ai décidé de m’investir dans une association intergénérationnelle, certains ont dit que je fais cela pour me relancer politiquement dans le but de préparer ma campagne. J’aurais bien pu, les autres le font. Pourquoi pas moi ? Mais comme je ne suis pas les autres, et que je crois qu'être une élue politique n'est définitivement pas ma place, ce n’était absolument pas le but recherché, mais davantage pour redonner un peu de moi à ce territoire rural et toutes ces personnes qui m’ont vue grandir et progresser.


D’ailleurs, quand je me suis lancée en politique en 2004, certains ont dit :


Qu’est-ce qu’elle a fait pour les jeunes ? Elle n’a jamais rien fait pour eux. »

Alors même que c’est mon engagement militant, débuté en 1998, contre les violences faites aux lycéens aux abords des établissements scolaires de la Guadeloupe qui m'a fait connaître au grand public. Je rencontrais toutes les personnalités et institutions afin de les solliciter pour qu'elles mettent des ressources suffisantes aux abords et au sein des établissements pour mieux assurer la sécurité des élèves. Et aussi, mes campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires face au fléau de la drogue ; l’émission télévisée, Forum des jeunes, que j’animais sur une chaîne locale durant laquelle j’ai eu plaisir à inviter de nombreux jeunes à s’exprimer pour mettre en avant une jeunesse guadeloupéenne belle, fière et talentueuse.

Toutes ces initiatives ont nourri mon sens de l’engagement pour ma communauté. J’ai pourtant entendu des « Elle n’a jamais rien fait pour les jeunes. » À moins de 25 ans à l'époque, il y en a qui ont fait bien moins que cela et qui reçoivent des trophées aujourd'hui. Mais passons...


Est-ce que je me suis laissée sombrer pour autant ?

Attends la suite...


En 2017, depuis Québec, je créais un réseau international de jeunes francophones qui a réussi à s’étendre dans 23 pays (19 en Afrique). J'ai le privilège d'avoir aujourd'hui un réseau de plus d'un millier de jeunes composé de diplômés, entrepreneurs et volontaires en Afrique Subsaharienne. Avec certains au Bénin et au Togo, nous avons créé l'ONG Africa Mondo avec laquelle nous faisons la promotion des femmes, du patrimoine culturel et autres activités. J'ai découvert des femmes et des peuples résilients qui m'offrent une autre lecture de la vie.


De cette expérience, après une année à la Table de Concertation du Mois de l'Histoire des Noirs à Québec, grâce à mon réseau en Afrique, en 2020, nous avons initié pour la première fois sur le continent, le Mois de l'Histoire des Noirs, avec le concours des organisations et institutions locales. Là encore, certains m'ont critiquée, y compris des personnes qui ont bénéficié de cet évènement pour se faire un nom, de l'expérience, des relations et autres. Tu peux télécharger notre rapport d'activité d'une quarantaine de pages ici.


Mes 40 ans me vont bien...


Voyant venir de loin et si près à la fois la quarantaine, je décide de reprendre mes études. Tu te souviens, plus haut je te mentionnais ma volonté affichée dans le TV Mag local de 2009 « Je veux allez le plus loin possible » ? Même si durant la décennie écoulée j’avais zappé cette envie, en réalité, l’univers l’a inscrite dans mon ADN et les épreuves de la vie l’avaient tout simplement endormie.


J'ai repris mes études à 38 ans et 3 enfants. Avec un parcours riche d’expérience humaine. J'ai obtenu un Master Études Interdisciplinaires des Dynamiques Africaines à l’Université Bordeaux-Montaigne. Et actuellement, je suis une fière quarantenaire, étudiante au doctorat en sciences géographiques à l’Université Laval. Une série de raisons me pousse à « aller le plus loin possible » s’agissant des études.

Est-ce que je vais aller jusqu’au bout ? Je promets de te revenir au fil du temps. Je te raconterai cela dans une autre histoire de mon parcours de vie.

Mais en attendant, je savoure chaque délicieux moment de cette tranche de vie. Surtout que depuis bientôt trois ans, les décès liés à la Covid-19, les problèmes de santé mentale, les drames humains et les affres de nos sociétés culminent. Ajoute à cela, les catastrophes climatiques et l'actualité internationale, tu dois le savoir désormais, prendre du temps pour soi, pour se réaliser est un privilège à chérir précieusement.


Alors à 40 ans, j'accepte mes embonpoints, mes qualités, mes défauts, mes envies et surtout d'assumer pleinement la femme que je suis devenue. Quoi que tu fasses, tu seras critiqué voire trainé dans la boue. Laisse parler les gens comme le disait le rappeur Passi.


Tu es le produit de ton parcours de vie. Il n'y a que des expériences à vivre, avec son lot de bons et de mauvais choix.

Parfois, tu vas te résigner à ne pas poursuivre un projet ou une idée qui pourtant te tient vraiment à cœur. Toutes sortes de bonnes-mauvaises raisons vont t’envahir : la peur, ton âge, ta famille, ton confort, les multiples critères de la société te laisseront penser que tu n’as pas le niveau ou que tu n’es pas à la hauteur.


Si tu es croyant, et puis finalement même si tu ne l’es pas, dans la bible ou dans le coran, il a y deux sortes de peur : une bonne et une mauvaise. Plusieurs versets ou sourates en font état, c'est facile à trouver : la crainte de Dieu (la bonne peur) et la timidité (la mauvaise peur), celle qui inhibe toute action de ta part.



Si je peux me permettre, je t’invite à utiliser ta peur comme une force et un levier pour t'aider à réaliser ce que tu souhaites pour toi-même d’abord et pour te sentir bien. Puis par ricochet, ta lumière va éclairer également toutes les personnes qui te côtoient. Si tu essaies, tu te rendras compte que c'était possible depuis bien longtemps, et que finalement, le plus dur c'était de prendre la décision de faire ce pas. Si TA décision, qui te procure du bonheur, éloigne de toi des personnes qui étaient avec toi depuis de nombreuses années, c’est surement que vous étiez rendus à une nouvelle étape de votre parcours respectif. Le plus important, c'est toi, car tu dois te supporter à chaque seconde. Comment tu te sens, ici et maintenant ?


Voilà quelques raisons dans mon parcours qui m’invitent à croire fortement en cet adage :

Qui ne tente rien, n’a rien.

Je complète en disant que croire en soi est une Liberté infinie lorsque nous atteignons ce stade. C’est donc toi seul qui décide de ce que tu vas faire des cailloux que les autres vont t’envoyer en pleine face toute ta vie : les récupérer pour faire un pont pour te frayer un chemin et avancer, ou une geôle dont tu seras le prisonnier. J'ai décidé d'opter pour la première option.


« La vie est un voyage plein d'aventures. » Alors, tu décides quoi après avoir lu ce texte ?




Québec, le 05 août 2022




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